Fabriques d’alternatives urbaines (2)

Conférence organisée par la Majeure Développement soutenable de Sciences Po. Lille, en partenariat avec le réseau Approches Critiques du Développement Durable (ACDD) et la MRES

Maison régionale de l’environnement et des solidarités

23 rue Gosselet
Lille

Jeudi 7 décembre 2017
1
8h
avec

Julien Choppin[1] (Encore Heureux)

Présentation PDF

&
Damien Grava (Les Saprophytes)

Présentation PDF

Prenant la suite de la conférence précédente, celle-ci clôture un atelier mené par la Majeure Développement soutenable de Sciences Po. Lille., en partenariat avec une agence d’architecture : Encore Heureux (Paris) et un collectif Les Saprophytes (Lille). Comme l’atelier, elle aura pour but d’interroger les dimensions politiques, techniques, sociales et économiques des projets urbains dits “durables”. Leur mise en œuvre concrète pose, en effet, un certain nombre de questions sur la production de l’urbain et de l’architecture, mais aussi plus largement sur les contradictions qui traversent les enjeux liés à la soutenabilité, la transition ou la résilience.
Faisant feu de tout bois et s’appuyant sur toutes les ressources, qu’elles soient matérielles ou humaines, l’agence Encore Heureux interroge le matériau comme une stratégie dans laquelle la matière ne se présente plus comme un déchet à évacuer le plus loin possible, mais comme un capital à valoriser et à préserver. Toute une chaîne de production et de savoir-faire doit donc être réinventée ou adaptée. Leur travail repose sur l’hypothèse que ce nouveau regard porté avec d’autres sur la matière génère et générera une nouvelle approche de l’architecture et de la construction. L’ingéniosité ne sera plus uniquement celle du dessin sur la page blanche mais la capacité et l’opportunité de faire avec les hommes et les matériaux qui sont là.
Puisant dans les déchetteries parisiennes des fragments de meubles qui sont ensuite réparés et assemblés dans les ateliers techniques des sous-sols de l’hôtel de Ville, il montent le “Pavillon circulaire” pour mettre en scène l’économie du même nom. Avec “P.P.P.”, ils dénoncent les Partenariats Publics Privés à travers l’histoire d’une victime de la financiarisation grandissante du monde du bâtiment. Afin d’alerter sur la disparition massive des espèces animales et végétales, ils proposent avec “Extinction”, un message éclairant pour que la prise de conscience ne s’éteigne pas.
“Les Saprophytes” développent quant-à-eux, des projets artistiques et politiques autour de préoccupations sociales, économiques et écologiques. Ils revendiquent une esthétique relationnelle qui met l’accent sur l’expérience sociale comme acte artistique et constructif fondateur.
Pour ce collectif, le processus de fabrication collective du projet est aussi important que sa forme finie. Cherchant les spécificités et les potentiels de chaque lieu, leurs projets de micro-urbanisme et d’urbanisme concret se faufilent entre les échelles de territoire et s’expriment à travers différents types d’actions.
Avec des installations éphémères comme “l’Unité mobile de loisirs urbains” ou “La Brigade de réanimation de l’espace public”, ils vont à la rencontre des habitants des villes pour interroger les usages et le sens des espaces publics.
Avec des actions sur le long terme sur des territoires spécifiques – “La Fabrique d’architecture(s) Bricolée” ou  “Les Unités de Production Fivoises” –  il visent à constituer des groupes d’habitants-constructeurs de projets collectifs pour leur quartier.
Qu’il s’agisse de construction ou d’aide à l’auto-construction de mobilier, de petites architectures, d’espace public, de scénographies, de recherche active sur l’agriculture urbaine et la diversification des usages dans la ville ou d’urbanisme à base de champignons, la méthodologie découle de différents principes d’intervention, comme un processus de création, un processus itératif réécrit et réadapté à chaque projet. Une telle approche ne peut qu’interroger les pratiques mainstream de la ville durable.

[1] Pour des raisons de santé, c’est Sarah Bastide qui a fait la présentation lors de la conférence

Séance Fabriques d’alternatives urbaines (1)